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Compte-rendu par Amélie Fournier de la rencontre avec Claude Bloch, ancien déporté.

Par PATRICE RACLE, publié le vendredi 11 mai 2018 12:04 - Mis à jour le vendredi 11 mai 2018 12:06

Travail réalisé sous forme d'une interview.

Rencontre avec M. Bloch, ancien déporté, venu au collège le mercredi 28 / 02 / 2018 : compte-rendu réalisé sous forme d’interview.



 

Bonjour Monsieur Bloch.

Je suis ravie de vous rencontrer. J’aimerais vous poser quelques questions concernant ce que vous avez vécu lors de la guerre de 1939/1945.


 

- Pour commencer, quel âge aviez-vous lors de votre arrestation ?

J’avais 15 ans.


 

- Quand avez-vous été arrêté ?

J’ai été arrêté le 29 juin 1944.

Alors que je réparais mon vélo, des hommes sont entrés et nous ont arrêté mon grand-père, ma mère et moi. Ma grand-mère était absente à ce moment-là.

Nous avons été emmenés car nous étions juifs. Nous nous cachions chez des personnes qui ne l’étaient pas. A cette époque, la France avait été vaincue par l’Allemagne et le régime de Vichy antisémite collaborait avec les nazis.


 

- Où avez-vous été enfermé puis déporté ?

A Montluc en premier, avec ma mère. Mon grand-père est mort à la Gestapo de Lyon.
Ensuite, nous avons été conduits à la gare de Perrache à Lyon où nous avons pris le train. Nous sommes arrivés à Drancy où il y avait beaucoup de monde.

A la fin du mois de juillet, nous sommes montés dans un wagon à bestiaux sans nourriture, avec juste un carré d’air.

Le 3 août, nous sommes arrivés à Auschwitz où des hommes en bleu nous ont dit de descendre et de nous séparer en 2 files : les hommes à gauche, les femmes et les enfants à droite. J’ai voulu suivre ma mère, mais elle m’a repoussé dans l’autre file. C’est la dernière fois que je l’ai vue.


J’ai été désigné apte au travail malgré mon faible poids et ma petite taille. Des soldats SS nous ont, alors, conduits dans une salle où ils nous ont tatoué un numéro. Le mien est B 36 92. Puis, nous sommes allés dans des dortoirs.

Le matin, ils nous réveillaient avant le lever du jour pour l’appel. Ensuite, nous partions travailler à pied. Le dimanche, nous ne travaillions pas mais nous avions interdiction d’entrer dans les bâtiments.

Plus tard, je suis allé en train dans un autre camp, celui de Stutthof. J’avais mal à l’orteil depuis quelques temps. Alors, à mon arrivée, je suis allé à l’infirmerie et je ne suis pas allé travailler pendant quelques jours.

Un matin, ils nous ont conduits à un port et le lendemain il n’y avait plus aucun SS : c’était la capitulation.

En mai 1945, j’ai été récupéré par la croix rouge puis soigné pendant 2 mois en Suède. Il y a même un infirmier qui ne pensait pas que j’allais survivre vu mon état en arrivant : je ne pesais que 30 kilos.

Une fois rétabli, je suis rentré à Lyon.

 

- Qu’avez-vous fait après cela ?

A mon retour à Lyon, j’ai eu la bonne surprise de retrouver ma grand-mère vivante.

Je suis retourné à l’école et je suis devenu comptable.

En 1950, je me suis marié et j’ai eu 3 garçons. Malheureusement, ma grand-mère est morte peu avant mon mariage.

 

 

 

 

Travail réalisé par Amélie FOURNIER,

élève de 3ème 5, année 2017-2018.